15h45. Deux classes de cinquièmes années se retrouvent aux mines de sel à Bex.
Cette visite dans la roche n’a pas comme principale visée d’enrichir nos connaissances culturelles de la région saline, mais plutôt de nous mettre dans la peau des personnages du célèbre roman Germinal d’Émile Zola, fiction naturaliste se déroulant dans les mines de charbon.
À première vue, cette activité a l’air fort sympathique, puisque que nous pouvons penser qu’elle a eu lieu durant nos cours du vendredi après-midi, mais détrompez-vous ! Nous sommes libérés de nos obligations scolaires à ces heures-là ; la visite n’était donc pas obligatoire. Malgré cela, la majeure partie d’entre nous a répondu présente en ce milieu de journée.
Notre guide Nathalie arrive et nous emmène à travers l’entrée anxiogène de la mine. Nous nous plaçons les uns derrières les autres et avançons dans des galeries au plafond si bas que les plus grands d’entre nous doivent se déplacer le dos voûté. L’atmosphère est humide, laissant des gouttes d’eau sur les parois de pierre. Nous arrivons dans une grande salle où notre accompagnatrice se positionne face à nous, devant un écran, vêtue d’une polaire, ses cheveux légèrement tirés vers l’arrière. Elle nous présente peu à peu le fonctionnement de la saline et nous montre un court métrage sur l’histoire de ces galeries suisses et leur production. Notre visite se poursuivit dans un tunnel creusé dans la roche dans lequel nous croisons un puits, profond de plusieurs centaines de mètres. Certains d’entre nous s’aventurent à se pencher au-dessus des barrières de sécurité pour admirer l’étendue de ce fossé.
Nathalie nous guide ensuite vers une « gare » où un petit train formé de plusieurs wagons nous attend pour la suite de l’excursion. Chacun s’assied et les portes se referment. Nous sommes collés les uns aux autres, les genoux recroquevillés. Pour les plus chanceux, quelques places sont libres aux extrémités des wagons, à l’air libre. Les wagonnets se mettent en marche et l’odeur de soufre s’immisce peu à peu dans nos narines. Nous nous engouffrons dans ces longues galeries dans lesquelles résonnent fortement le bruit du train sur les rails. La locomotive nous a menés à plus d’un kilomètre et demi dans la montagne sur une voie qui servait autrefois à extraire les précieux minéraux. Nous nous trouvons à 610 mètres d’altitude, 450 mètres sous la roche. Toutefois, à aucun moment un quelconque danger n’est ressenti, ni asphyxie grâce aux galeries artificielles supérieures apportant de l’air frais. La température reste maintenue à 18 degrés par l’anhydrite présente dans les parois rocheuses.
Nous avançons peu à peu dans ce qui semble être un musée et découvrons certains outils et tenues de travail qui ont traversé les décennies. Puis nous sommes abandonnés afin de pouvoir prendre part à notre activité habituelle qu’est l’écriture. Nous sommes ici pour ressentir l’atmosphère d’une mine, entendre les différents sons, sentir les odeurs afin de mieux saisir l’œuvre d’Émile Zola. Les galeries ne sont pas comparables, pourtant nous nous sentons quelque peu compressés ici-bas. Pendant un quart d’heure nous écrivons, mettons sur papiers nos sens. Nous sommes assis autour de table dans une salle qui rappelle l’ambiance des années vingt avec un bar fermé.
Nathalie revient finalement nous chercher et nous reprenons le petit train pour remonter à la surface. Le soleil nous agresse tant soit peu les yeux après plus d‘une heure passée sous terre. La visite se termine sur notre guide qui nous remercie et réciproquement. Nous retournons finalement à notre vie quotidienne sous les rayons du soleil.
Auteurs
Texte : Jade R. (5B), Lucia M. (5B), Jan F. (5B)
Photos : Lea C. (5E), Thomas R. (5E)